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[Critique] Nine Inch Nails : Hesitation Marks

1 Septembre 2013 , Rédigé par Suicide-snake Publié dans #Musique

[Critique] Nine Inch Nails : Hesitation Marks

Je suis fan de Nine Inch Nails mais... J'ai une alerte google pour tout ce qui concerne Trent Reznor, j'ai pleuré lorsque j'ai lu que le "groupe" allait renaître. Enfin, bref, je suis un peu comme une groupie.

 

C'est donc avec une certaine joie que j'ai posé mon oreille sur cet album, malgré quelques craintes (on a toujours peur même lorsqu'il s'agit du meilleur) et finalement, tout a été balayé d'un revers de la main.

 

Les illustrations de l'album font penser que celui-ci se rapproche de The Downward Spiral et bien... Oui et non... Disons que les thématiques exploitées dans l'album sont un peu les mêmes (le mal-être, notamment) mais les chansons ne forment pas une histoire et les sonorités sont très différentes.

 

Différents, c'est le cas, Trent Reznor continue de traverser les styles musicaux et offre parfois des choses radicalement différentes, tout en gardant un point d'attache venant des autres albums, je vais m'expliquer plus clairement en détaillant les chansons :

 

On commence avec Eaters of dreams, une intro très inquiétante avec une voix inquiétante en fond. On dirait du Ghost I-IV et ça ne paraîtrait pas du tout dégueulasse dans un film d'horreur mais c'est peut-être un peu trop court.

 

On rentre ensuite dans le vif avec Copy of A, le chant est calme, posé mais l'ambiance amenée par l'électronique est assez oppressante et sombre. La violence est sourde ici, on sent que la rage est sur le point d'éclater mais elle s'exprime plutôt par les instruments que par la voix. On retrouve de multiples sonorités présentes dans les précédents albums, un mélange de The Fragile... et de The Downward Spiral. La chanson éclate autant en live qu'en version studio.

 

Came Back Haunted était la première chanson à apparaître sur la toile. Il y a notamment eu un clip qui était, ma foi, plutôt étrange mais peu inspiré. Ce qui est dommage car la chanson fourmille de petite chose croustillante qui la rend à la fois facile d'écoute mais aussi terriblement difficile d'accès. Les sonorités sont plus proches d'un Year Zero (assez futuriste). Le tout forme quelque chose d'assez bruitiste mais tout y est extrêmement clair. C'est donc au niveau des instruments que la chanson peut-être difficile d'écoute mais le tour de force de Reznor, c'est qu'il réussit à la rendre très agréable et douce grâce à son chant. La chanson est en tout cas un pur concentré d'agressivité, de violence, la coupure au milieu avec le solo de guitare (tout de même soutenu par quelques sonorités electro) suivi par le refrain, qui sera sûrement chanté en choeur dans les concerts, destructeur.

 

Ah, Find My Way, la petite ballade de l'album. Ambiance tamisée, sonorité sombre, chant clair et calme. La chanson est un pur repos qui garde tout de même une teinte assez sombre. Un mélange entre How To Destroy Angel, A Warm Place et La Mer. Etrange, captivant, hypnotisant.

 

All Time Low est une chanson surprenante, elle se rapproche de Closer, je dirais même qu'elle pourrait très bien être mise à la suite de cette dernière, on y verrait que du feu. Le chant est assez proche, le rythme aussi, il y a un peu plus de sonorité mais elles sont quasiment équivalentes que ce soit musicalement... ou au niveau de la qualité.

 

Disappointed est une chanson qui mélange le bruitisme avec des sonorités plus calme avec un certain déséquilibre parfois, il faudra plusieurs écoutes pour apprécier cette chanson qui se rapproche de ce qu'on pouvait entendre dans Ghost I-IV.

 

Everything, voilà une chanson plutôt perturbante mais totalement assumée par son créateur qui ne laisse que 6 secondes d'intro avant d'asséner le refrain. En effet, la chanson est très pop, en fait, elle pourrait très bien passer à la radio et je dois avouer que j'étais plutôt perplexe au départ. Tout de même, la musique est quand même assez violente et elle a un rythme sacrément bien foutu. La plupart des réactions que j'ai vues étaient négatives, il est vrai qu'elle provoque une cassure par rapport aux musiques précédentes mais elle reste proche d'un With Teeth (qui était très axé pop). Alors, oui, c'est facile d'écoute, c'est plutôt simple et on peut même dire que c'est joyeux et alors ? Si c'est maîtrisé et bien foutu, on s'en fout.

 

À partir de ce point, on peut dire qu'on arrive sur la deuxième parties de l'album. Satellite mélange les sonorités "mouche" de Year Zero avec l'ambiance inquiétante de l'album pré cité tout en mettant des pointes de The Fragile. On a du son lourd, de la grosse guitare, un chant sombre qui plonge ensuite dans un effet de saturation plutôt sympathique. Des sonorités sont rajoutées au fur et à mesure. C'est un putain de plaisir pour les oreilles et le chant de fin est vraiment très, très bon. Un murmure, suivi par des choeurs et une augmentation du nombre de sons et de leur puissance.

 

Alors là, on arrive sur le chef d'oeuvre de l'album. Various Methods of Escape est un pur concentré de génie. Le chant est d'abord ultra soigné, dépressif, triste et les sonorités accompagnant donne un ensemble lourd jusqu'au refrain qui nous balance guitare et un chant d'une clarté incroyable ! Trent Reznor approche de la cinquantaine mais il maîtrise les aigus à la perfection. C'est une musique de toute beauté. D'habitude, Trent jouait avec les émotions grâce à de superbes notes de piano, il prend cette fois un peu plus de risque en tentant la même chose avec guitare et électro. C'est une grande réussite qui se place sans problème au côté des magnifiques Hurt, And All That Could Have Been et Something I Can Never Have.

 

Running est une chanson sympathique, on a des sonorités rappelant Ghost mais aussi l'OST de The Social Network, des guitares déstructurées accompagnées d'un chant qui l'est tout autant vers la fin. Il n'y a pas grand-chose à dire, c'est maîtrisé et sympathique avec un très bon rythme.

 

I Would For You a un peu le même "concept" que Various Methods of Escape. On a une sonorité lourde et sombre avec un chant dépressif avant d'attaquer sur un refrain clair. Ici, c'est poussé un peu plus loin car l'ambiance est vraiment très sombre. Une très belle chanson.

 

In Two est une musique avec des changements de rythme, ça commence doucement pour aller vers la violence avant de devenir ultra calme d'un coup, il y a de nombreuses sonorités qui s'ajoutent, qui s'enlèvent à la suite, le chant est tantôt calme, tantôt violent avec un effet robotique par moment. C'est une musique qui fait perdre la tête et qui est diablement efficace dans les transitions.

 

Concluons donc sur While I'm Still Here et Black Noise. La première est calme, la musique est presque absente et le chant prend le dessus. L'ambiance y est calme et envoutante, les petits accords de guitares vers la fin de la chanson sont très agréables. C'est clair et pur. Black Noise est la continuité de la précédente chanson, elle reprend toutes les sonorités pour en augmenter l'intensité, rajouter des effets jusqu'au bruitisme final.

 

Que dire au final sur cet album ? il est à la fois un mélange des anciens tout en étant totalement nouveau, il pourrait se présenter comme une sorte de miroir de The Downward Spiral, la rage, la colère et le désespoir y sont palpables mais de manière plus nuancée, plus calme. Ce qui rend finalement le tout bien plus sombre et inquiétant. NIN réussit en tout cas à revenir sur le devant de la scène avec un excellent album, très varié et puissant.

 

On a 14 chansons et 12 d'entre elles dépassent allègrement les 4 minutes ! Il y a donc de quoi se faire plaisir !

 

Grand retour, grande réussite, grand groupe !

 

 

18,5/20

 

 

L'album est en écoute ici :  

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